Les méthaniseurs gagnent du terrain.

Visite de l’ex­­ploi­­ta­­tion de Mr Damien MIGNEAUX à Rumi­­gny.
visite méthaniseur migneaux mars 2021
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Miguel Leroy, président de la Commu­­nauté de communes, Mr Jean-Louis Swart­­va­­gher, Vice président de la commis­­sion Agri­­cul­­ture et Alimen­­ta­­tion, et Mr Nico­­las Perri, Direc­­teur Géné­­ral des Services ont visité l’ex­­ploi­­ta­­tion de Mr Damien MIGNEAUX à Rumi­­gny.

Objec­­tif de la visite : décou­­vrir l’avan­­cée des métha­­ni­­seurs sur le terrain et comprendre les enjeux à la fois pour les agri­­cul­­teurs et pour le terri­­toire.

Un métha­­ni­­seur est un système permet­­tant de produire de l’éner­­gie à partir de la dégra­­da­­tion de la matière orga­­nique (fumier animal, déchets agri­­co­­les…). En l’ab­­sence d’oxy­­gène, ces déchets orga­­niques produisent du biogaz qui peut être trans­­formé en chaleur, en élec­­tri­­cité, en carbu­­rant auto ou rejoindre le réseau de gaz. En bref, c’est une éner­­gie verte !

Chez les Migneaux, c’est le gendre, Clément, qui a pris en main l’ex­­ploi­­ta­­tion du métha­­ni­­seur. Cela faisait plusieurs années que l’idée trot­­tait dans les têtes. Et pour cause, les 500 bêtes produisent chaque année des tonnes de déchets qui peuvent être valo­­ri­­sés. Une pépite qui ne deman­­dait qu’à être exploi­­tée. Mais pour cela, il a fallu de nombreux efforts : un inves­­tis­­se­­ment finan­­cier impor­­tant, des heures de travail à couler du béton et monter des murs, et surtout se former à cette nouvelle acti­­vité, plus tech­­nique qu’il n’y parait. Car en plus du métier d’agri­­cul­­teur, il faut main­­te­­nant se trans­­for­­mer en plom­­bier lorsque de petites fuites appa­­raissent, en méca­­ni­­cien lorsque l’im­­pres­­sion­­nant moteur tombe en panne.

Aujourd’­­hui cela paye. Le métha­­ni­­seur produit 250 KiloWatt en continu qui sont direc­­te­­ment ache­­tés par Enedis. Un contrat qui doit courir pour encore 17 ans, assu­­rant un chiffre d’af­­faire de 450 000 euros par an. Une stabi­­lité qui fait du bien dans le monde agri­­cole. Le diges­­tat (la matière rési­­duelle) peut toujours servir d’en­­grais natu­­rel comme le fumier. Un peu plus compliqué à épandre, il présente l’avan­­tage de ne pas émettre d’odeurs (les gaz étant évapo­rés). De quoi se récon­­ci­­lier avec les voisins !

Les projets ne s’ar­rêtent pas là. Une partie de la chaleur est aujourd’­hui reje­­tée. Pour l’uti­li­­ser et la valo­­ri­­ser, la construc­­tion de serres pour une produc­­tion de fraises est en projet. Cela néces­­site un inves­­tis­­se­­ment impor­­tant pour ache­­mi­­ner cette chaleur chez l’ex­ploi­­tant.

Si le déve­­lop­­pe­­ment de la métha­­ni­­sa­­tion permet de produire de l’éner­­gie verte, de diver­­si­­fier les produc­­tions et de créer de l’em­ploi en valo­­ri­­sant la ressource loca­­le­­ment, celui-ci doit se faire en s’as­su­­rant de l’in­­té­­gra­­tion paysa­­gère de l’in­fra­s­truc­­ture et en veillant à ne pas avoir d’ef­fets désta­­bi­­li­­sa­­teurs sur le secteur agri­­cole fragile. Une affaire à suivre donc, et qui fera certai­­ne­­ment l’objet de débats lors de la concer­­ta­­tion de terri­­toire.

Merci à toute la famille Migneaux, et leurs deux chiens, pour cette visite instruc­­tive et leur accueil chaleu­­reux.

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